Traversée Aven Gineste, Aven Nielou, commune de St André de Cruzières (Ardèche).

Participants : Benjamin, Josselin, Raphaël, Madeleine, Sébastien.

Nous nous retrouvons à 11h du matin à Courry (30) puis covoiturons jusqu’à l’entrée du Nielou pour ouvrir la lourde trappe en métal par laquelle nous sortirons ensuite, si le siphon est désamorcé.



Sinon ce sera un aller-et-retour dans l’aven de la Gineste qui se trouve quelques centaines de mètres plus haut sur la route entre Saint André et Courry.
C’est Benjamin qui équipe le puits d’entrée, puits plutôt étroit dans sa partie supérieure qui est artificielle, nous admirons le travail de désobstruction ayant permis la traversée jusqu’au Nielou.

Il s’agit d’un P40 avec des fractionnements très confortables qui s’évase quand on arrive dans la galerie. Mais petite difficulté, Josselin nous a préparé un nœud en bas de corde, pour nous faire travailler le passage de nœud, cela donne un côté pédagogique à cette sortie club.

Nous nous arrêtons un peu plus loin dans une salle pour manger et faire des photos et, après que Josselin nous ait expliqué la différence entre pente et pendage, nous suivons donc la pente de la galerie qui est boueuse et glissante. Après une série de passages étroits nous arrivons dans une grande salle qui nous subjugue par son volume et sa beauté: eau qui coule d’un massif de concrétions avec des grandes méduses sur un sol blanc avec des gours magnifiques. Nous restons un peu dans cette salle pour profiter de ce spectacle puis nous décidons d’avancer, car à ce stade nous ne savons pas encore si le siphon est désamorcé, et donc nous anticipons un retour qui pourrait être plus long que si nous pouvons faire la traversée.

Nous passons de nouveau par quelques passages étroits et un petit puits équipé en fixe avec des plaquettes archaïques et arrivons dans une diaclase en haut de laquelle le plafond est aussi élevé que dans la grande salle précédente. Ici, il y eut une bataille de boules d’argile qui fut assez mémorable, seul Sébastien est resté neutre comme la Suisse. Pour les autres c’était Verdun.

Après ces enfantillages nous arrivons enfin au siphon qui est désamorcé mais demande quand même de bien se mouiller pour le traverser. Mais n’étant pas dans le Vercors, malgré la neige à l’extérieur de la cavité, nous n’avons pas vraiment froid. Nous décidons donc, une fois arrivée dans la grande salle du Nielou, d’aller visiter la galerie en forme de trou de serrure, laquelle rejoint une galerie perpendiculaire très argileuse qui se termine côté droit sur une désob en cours. Nous rampons vraiment dans la boue et si à l’aller la galerie monte légèrement, au retour elle consiste en de véritables petits toboggans, d’où l’idée d’en faire un Aqualand pour les gamins l’été dans les campings de l’Ardèche.
De l’autre côté de cette galerie boueuse, se trouve l’étroiture « Louna », derrière laquelle il y a possibilité de faire de la première, si on n’est pas trop gros. Décisions est prise de ne pas y aller maintenant mais de revenir spécialement pour travailler sur cette étroiture qui file en direction de la résurgence de la Bourbouille.


La remontée de l’aven Nielou se fait bien en opposition, mais Benjamin qui est monté le premier équipe quand même une corde pour que les suivants puissent s’assurer au bloqueur, c’est quand même une sortie club, on se doit d’assurer la sécurité de la progression.

Ce fut une journée très conviviale et enrichissante au point de vue technique et des échanges sur la géologie notamment.
Merci à Seb d’avoir déséquipé l’aven Gineste pendant que nous buvions déjà une bière dans des vêtements secs.

La spéléo un sport de plein air ?

Ce qu’en dit le ministère des sports :

L’instruction du 14 mars 1950 (première «circulaire de base» pour le plein air) indique que :

« par activités de plein air, il faut entendre toutes les activités qui, n’ayant pas pour objectif essentiel la participation à des compétitions, constituent un moyen à la fois éducatif et sportif d’utilisation des loisirs

(ski, alpinisme, spéléologie, canoë, kayak, navigation à voile, camping, cyclotourisme).


faisant appel à l’esprit d’aventure et de découverte aussi bien qu’aux qualités physiques, ces activités développent chez les pratiquants, à un haut degré, la volonté, l’endurance, le sang-froid, le sens de la solidarité. Elles constituent en outre une merveilleuse détente après de longues journées de travail. »

Visite de la Toussaint

Jimmy et moi même avons ouvert les portes de la grotte de la Toussaint d’un petit groupe de spéléos de Montpellier fort sympathique.

Nous ne nous sommes pas perdus ( cela aurait été difficile ) mais il y a eu quelques hésitations qui nous ont permis de bien appréhender la grotte.

L’essentiel a été vu sans précipitation mais à un bon rythme avec de petites pauses contemplatives.

Je les remercie de m’avoir trouvé un bon prétexte de retourner sous terre.

Dis-moi Michel c’est quoi ces points noirs sur les cartes géologiques ?

Salut Michel, Désolé de te déranger encore une fois,
je suis avec Jean Vincent qui fait un repérage de bâtiments industriels et miniers vers les Mages, sur les cartes géologiques il y a des gros points noirs avec des chiffres, est-ce que ces chiffres sont des références qui renvoient à une légende que l’on a pas, ou est-ce qu’ils signifient quelque chose à l’échelle nationale.
Par exemple dans le fichier joint il y a un point avec 3-8 à coté.
Merci encore.
Erwan

LA réponse de Michel :

Salut Erwan,
Sur la carte géologique, les points ronds numérotés correspondent à des sondages ou à des travaux souterrains ayant donné des informations sur le sous-sol : puits de mine par exemple. Ils sont décrits sommairement sur la notice détaillée de chaque carte.
La numérotation est faite par 1/8 de carte (feuilles au 1/50 000) puis en fonction des entrées : 3-8 signifie donc : 3ème huitième (3ème quart de la moitié sup.) de la feuille d’Alès, 8ème entrée. Le numéro BRGM complet était 09123X0008 ; 912 étant le n° de la feuille d’Alès.

Pour consulter la carte géologique, Géoportail est insuffisant si tu ne connais pas la légende de la carte locale. Il vaut mieux y accéder par Infoterre (site du BRGM).
Accès direct à la cartographie :
https://infoterre.brgm.fr/viewer/MainTileForward.do
En bas, à gauche, penser à choisir l’échelle 1/50 000.
Ensuite, choisir sa  commune par l’icône « 4 flèches convergentes » = la 1ère dans la colonne à gauche de l’écran. Tu auras « Les Mages » au centre de la fenêtre.

A droite de l’écran, la 2ème icône (texte à puces : 3 §) donne accès aux légendes :
– cliquer sur le lien de la première ligne :
Carte géologique imprimée 1/50 000 (BRGM)
Accéder à la légende dynamique et aux notices
La « légende dynamique » (locale réduite) s’affiche mais est souvent peu utilisable car les couleurs sont souvent peu conformes et il n’y a pas les lettres symboles.
– dans la ligne « Feuille N°912 – ALES (Notice) (Commander la carte) » cliquer sur « notice », ça te donnera accès au pdf de la brochure détaillée. Ici celle de la carte d’Alès.
Accès direct : https://ficheinfoterre.brgm.fr/Notices/0912N.pdf

La table des matières indique : « Coupes résumées des sondages »  p.39
tu vas à la page 39 puis au tableau p. 40 ; il ne te reste plus qu’à chercher le n° 3-8 :

3-8         Les Mages          HBC29   295   =   —–   376   467  630    Faille Nougarède à 295

Attention, les colonnes indiquent le mur (base) des niveaux nommés ; il faut donc traduire : 

Sondage des Mages = n°29, réalisé par les Houillères du Bassin des Cévennes, ayant quitté les calcaires du Bajocien (ceux qui affleurent au NO de la route à 150 m du forage) à -295, la dolomie de l’Hettangien à -376, le Trias (marnes, calcaires, grès, gypse) à -467 pour atteindre le Carbonifère exploré jusqu’à -630, profondeur correspondant sans doute aux « grattes » (conglomérats poudingues) qui forment la base du houiller, immédiatement au-dessus des micaschistes.
Le changement de roche à -295 correspond à la traversée d’une faille (dite de la Nougarède) qui n’est pas celle passant le long de la route mais la suivante vers l’ouest ; Sachant que le début du sondage se situe dans les marnes du Valanginien (Crétacé inférieur), à cette profondeur, on devrait se trouver dans les calcaires gris du Jurassique supérieur ou plus haut selon le pendage ; il y a donc un décalage de plusieurs centaines de mètres. Le fait que certaines informations manquent vient de ce que les compagnies houillères ne s’intéressaient pas aux zones sans espoir de découverte de charbon, en particulier la partie supérieure du sondage.

Pour info, ce sondage a été effectué par la compagnie des mines de LGC entre le 01-10-1866 et le 06-03-1869.

Localisation : ~150 m à l’est de la D 904, ~20 m de l’Avène en rive droite (côté de la Grange)

Coordonnées : lat. : N 4,16266°  /  long. : E 44,22140°  /  alt. : 181.

Je ne pense pas qu’il reste grand-chose à voir en surface.

Espérant avoir répondu à ta question

A un de ces jours

Michel

 Rem. pour JVP : le bâtiment de Barrière (côté est de la route, le nom est mal placé sur la carte IGN) était une verrerie au début du 19ème siècle.