Réinventer l’eau chaude…

J’ai inventé l’eau chaude ! Enfin non mais l’idée est là.

Hier je suis allé bartasser, je n’ai rien découvert mais après avoir trouvé des cavités sur les cartes (IGN, Garmin… ) je me suis mis en tête de les trouver en vrai et éventuellement de rafraichir leurs coordonnées.

Je suis allé dans la plaine de la Cocalière et j’ai retrouvé l’aven du Charnier à Courry (dans le Gard, donc). La seule trace trouvée sur le net de cet aven est un repérage le jeudi 26 mars 1970 par le spéléo club de Villeurbanne de passage dans le coin, pas de topo ni d’infos. Je ne pense pas que qui que ce soit y soit descendu depuis des lustres.

 

J’ai ensuite traversé la frontière Gardèchoise et à quelques dizaines de mètres de la route côté ouest j’ai trouvé l’aven Crégut (aussi identifié Grégut selon les sources). Petite entrée verticale entre deux rochers, 2 vieux spits rouillés mais aussi 2 spits brillants juste à droite laissent penser qu’il a été visité il y à peu.

Un inventaire de 1955 en dit : “Salles concrétionnées, étroitures désobstruées, puit terminal impraticable, présence de cylisticus convexus (une variété de cloporte)”

Aven visité le jeudi 26 mars 1970 par le spéléo club de Villeurbanne.

 

De l’autre côté de la route, un peu plus loin, on trouve l’aven du Crime. Enfin on trouve… Il ne suffit pas d’avoir les cordonnées et un GPS, l’entrée de la cavité se trouve dans un (presque) inextricable bartas/ronces, 45 minutes à m’accrocher partout pour finalement la trouver à 10m de sa situation supposée (10m avec 50cm de visibilité c’est beaucoup). Très belle entrée, 2 spits brillants à gauche, une plaquette à l’intérieur, on trouve plus d’infos sur cette cavité que sur les précédentes. Mercredi 25 mars 1970 les villeurbanois sont descendus de 32m et ont vu un grand rhinolophe.

L’inventaire de 1955 décrit : “Bouche en partie voutée, verticale (-28), salle NNE-SSO (-32) longueur 15m, vers le NO couloir bifurqué avec cheminées, longueur totale 105m”

 

Aujourd’hui (lundi de Pâques) j’ai changé de coin et je suis allé voir une cavité dont un ami m’a parlé à Bouquet. Quelques recherches (inventaire du Bouquet, Groupe Spéléo Saint-Mauriçois, 1979) me montre qu’il s’agit de l’émergence de Cabassut. On y apprend que son développement est inférieur à 300m. L’observation de ce jour montre qu’elle a été active récemment, c’est tout propre en aval. Des cailloux (quelques kilos c’est encore des cailloux ?) encombrent un peu l’entrée, j’en ai empilé quelques uns pour faire un “petit muret” en en sortant quelques uns de l’entrée, sous une falaise. Je pénètre la cavité, une conduite forcée d’1,20 de diamètre au départ qui se rétrécie rapidement après quelques mètre. Etant seul je n’irai pas plus loin (en plus y avait une grosse araignée).

 

Je n’ai rien découvert, on ne manque pas de cavités mais si on veut aller visiter ces 4 là, on est un peu plus à jour. Je tiens les coordonnées mises à jour à votre disposition, peut-être même puis-je les publier sur GrottoCenter ? Un avis ?

J’ai trouvé dans le mémoire de DEA de Jean-Louis GUYOT publié en 1980 les topos des Avens du Crime et Crégut :

Grotte du Barry de Saint-Ferréol

Jeudi matin de printemps, nous voila en route, Erwan, Jean-Vincent et moi,  vers le nord, Saint-Privat-de-Champclos pour être plus précis et la Grotte du Barry de Saint-Ferréol.

Il semble y avoir un litige sur les coordonnées entre la topo de 1981 (en Lambert) et la position de la grotte du Barri sur GrottoCenter, je vais y travailler. Bref.

Vers 10h nous pénétrons la cavité et arrivés au puits je décide d’équiper le P29 et la vire qui y donne accès (après tout on est là pour se faire plaisir). Il y a beaucoup de spits, certains sont bien fatigués, il y a aussi de quoi faire de beaux AN.

Je descends le premier et il semble y avoir un peu de gaz au fond, bien chers anciens, un avis sur la questions ? Jean-Vincent me rejoint mais pas trop à l’aise décide de remonter. Erwan descend dans la foulée. Nous passons dans la salle d’à côté dont le plancher est percé. De beaux gourds pleins et de jolies fistuleuses nous accueillent. Un court mais malcommode rappel nous permet de descendre d’un étage. Quelques mètres plus loin nous stoppons devant une étroiture descendante glissante donnant sur la salle la plus basse de la cavité, on remonte essoufflés.

Revenus au “rez-de-chaussée” nous filons tous les trois vers le fond de la cavité. Une belle et grande salle, de grandes colonnes concrétionnées noircies par des années de visites à l’acéto et surtout, partout, des moignons de concrétions. La grotte a semble-t-il longtemps alimenté les marchés aux minéraux de la région, elle a été vandalisée (y compris au bas des puits) depuis des décennies. Partout de petites excentriques et fistuleuses montrent que la grotte se reconstruit, elle est toujours vivante !

Nous reprenons le chemin de la surface où le soleil nous accueille vers 14h, un couple de vautours percnoptère tourne au dessus de nous.

Nous n’avons pas pu tout faire (en particulier le réseau est et les étroitures au nord qui n’apparaissent pas sur la topo de 81) mais cette classique est très agréable pour les familles ou pour ceux qui veulent équiper les puits et descendre.

 

Agas !

Agas, ce nom résonnait dans mon esprit depuis le début de ma carrière de spéléo il y a… 2 ans et demi… Profond, gazé, c’était un peu inquiétant et donc du coup un peu attirant aussi.

Nous sommes arrivés à 15h au bord de la doline à quelques mètres de la route, Manuella, Patrice et moi. L’entrée est très belle, verte et semblant sans fond.

Les premiers mètres sont à équiper, un AN sur un arbre, 6 mousquetons pour accéder à la corde en place et on attaque la descente. Premier arrêt à -37 dans une petite salle constellée d’os divers, de quelques chiro somnolents et de grosses mouches…

De là on file dans le grand puit. Quel puit ! Un puit qui se divise, s’encombre et se rouvre, spectaculaire ! Il ne pleuvait pas en surface mais il pleuvait sous terre.

Arrivés à la salle des repas nous nous engageons dans le méandre qui mène au puit descendant au siphon du fond (un si-fond ?). Nous savions qu’il était probablement bien gazé mais nous voulions le voir. Je me suis engagé dans le petit toboggan qui en précède l’accès et moyennant 2 mousquetons j’ai équipé le puit, ne serait-ce que pour me pencher et le voir. Après discussion nous décidons de descendre à -155m ! Arrivé en bas je respirais un peu vite mais sans difficulté, Manuella et Patrice m’ont rejoint.

Clic clac kodak, on remonte, là on sent le gaz, l’attaque de la montée est raide mais 32m plus haut on se sent déjà mieux.

l’heure tournait et plus de 100m nous séparant de la surface nous en reprenons le chemin enfin, la corde…

En remontant un chiro me frôle, flop flop feutré devant les yeux.

En surface les derniers mètres tirent sur bras, on déséquipe, il est 20h. Il pleut un peu.

Nous somme fatigués mais heureux, nous sommes allés au fond. Hé les plongeurs, vous êtes vraiment dingues 😉

 

Grotte nord du Château de Banne, suite !

Jeudi 1 mars, Erwan, Manuella et moi sommes retournés à Banne pour poursuivre notre  visite de la grotte nord de Banne (page 123 du Païolive Souterrain de Michel Chabaud). Après quelques péripéties dues à la neige (se garer, se changer, grimper dans la colline) nous rentrons dans la grotte et nous nous réchauffons un brin.

Nous avons commencé par refaire le réseau Bécamel puis en équipant le puit (non indiqué sur la topo) qui s’y trouve. Nous descendons sur une plate forme 5m plus bas pour constater que ça file vers le bas mais en devenant de plus en plus étroit, nous remontons.

En remontant vers l’entrée pour filer vers l’ouest dans le méandre nous constatons que la température chute nettement au niveau dudit méandre. Nous passons la vire direction la salle Jean Duc. rentré le premier dans la salle je file vers le sud de la salle pour monter sur la corde qui y est installée (et n’est pas non plus sur la topo), arrivé au fractio je constate que la salle se prolonge et que la corde continue à monter dans une cheminée au plafond, je grimpe. Manuella et Erwan suivaient.

Là-haut je me retrouve face à une étroiture désobée avec du vent qui en sort, pas un courant d’air, du vent. J’hésite à m’engager dans le petit trou ne voyant pas à quoi ça ressemble derrière et si je pourrai me retourner ou reculer. Manuella “la furette” s’y précipite et Erwann arrive. Quand je lui demande si ça file et si il y a a de la place elle rigole, me dit de venir, qu’il y a une surprise…

De la neige, la grotte est si grande à cet endroit qu’il y neige… Non, bien sur, nous voila dehors, dans l’enceinte du château ! Quelle surprise et quel bonheur ! Voila pourquoi il fait froid dans le méandre, ça traverse.

Après avoir sali la neige nous retournons dans la planète, les bottes en caoutchouc ayant une isolation thermique négative. Nous redescendons dans la cavité. Arrivé en bas le premier je tache de faire quelques photos de Manuella et Erwan descendant sur la corde jusqu’à la grande salle. Je jette un coup d’oeil sur ma montre… Plus de montre…

J’ai fait un aller/retour exprès à la surface (je l’avais consulté en haut) mais n’en trouve nulle trace, Repose en paix Suunto X6.

Je redescends, Manuella faisait visiter à Erwan les parties déjà vues le samedi précédent. Nous retournons sur la vire surplombant le P10 que nous équipons côté méandre. Un premier noeud de main courante, un spit et un amarrage sur la main courante en place et une dev à mi-hauteur plus loin nous voila évoluant dans l’argile molle et collante. Nous visitons la salle dans le calme pour ne pas ennuyer les petit chiro qui pioncent là. Erwan descend au point bas, il n’y a pas plus à voir. Nous remontons, Erwan déséquipe et nous rangeons tout avant de sortir se peler dehors.

Pendant que je tassais mon kit, j’aperçois un objet collé dans l’argile sur ma botte droite, une montre Sunnto X6 de 2003……. Elle avait probablement glissé dans ma combi et est descendue dans ma jambe quand j’ai retiré mon baudard, Alleluia ! Superbe conclusion d’une sortie très excitante et plein de surprise !

Enfin conclusion… La sortie est étroite et rendue glissante par la neige, dehors il pleut et il faut redescendre jusqu’à la voiture dans la neige, il fait très froid, on y voit rien pour cause de brouillard, on se change frigorifiés, la routine en somme.

Cette cavité est super, on peut se balader dans le premier réseau horizontal, passage de vire, puits, grands volumes et gentilles étroitures, traversée vers le château ! Nous ne savons pas qui a fait la jonction avec la surface et si une version à jour de la topo existe.

 

Grotte nord du Château de Banne

Samedi 24 février, Manuella et moi sommes allés à Banne en Ardèche pour découvrir la Grotte nord du Château de Banne ! (Les coordonnées et la topo de la cavité sont disponibles page 123 du Païolive Souterrain de Michel Chabaud, édité par… La SCSP !)

C’était pour nous une première sortie “technique” sans un “ancien” pour nous guider, la cavité comportant des puits à équiper. Du parking, 150m sont à parcourir dans les bartas pour trouver la petite entrée.

Nous avons commencé par le réseau Bécamel qui est horizontal. Un puit n’est pas indiqué sur la topo, nous n’avons pas eu le temps d’aller le visiter (il faudra donc y retourner). Revenant sur nos pas nous nous sommes engagés dans le très beau méandre qui mène à une vire équipés en fixe surplombant un P10. Nous franchissons la vire et nous engageons dans une étroiture menant à une grande salle (Salle Jean Duc) dans laquelle se trouve une énorme concrétion (la Grande Pendeloque) toute de drapés à 17m de haut, au plafond. D’ici nous trouvons la faille qui constitue le P20 permettant de rejoindre le fond de la cavité. Moyennant un spit et un AN puis un autre AN pour un fractio, nous atterrissons dans une boue épaisse et collante et nous promenons jusqu’au fond. L’heure tournant et émus par cette première virée “comme des grands” nous décidons de remonter et de sortir avant la nuit après 3h sous terre.

Nous ne sommes pas descendus dans le P10 ni dans la partie non indiquée sur la topo, il faudra donc y retourner. Nous avons croisé une petite dizaine de petits rhinolophes. Une grille amovible à l’entrée interdit l’accès au blaireaux et renards tout en laissant nos petit chiroptères et spéléos vaquer s’ils le souhaitent.

Si vous êtes tentés par l’aventure, c’est quand vous voulez !