Aven Armédia

Sortie improvisée, décidée la veille, pas de topo, pas de fiche d’équipement, pas de 4×4 ! Erwan et moi, cette cavité n’est pas adaptée aux débutants.

Après avoir un peu frotté le dessous de la voiture sur les cailloux du DFCI nous arrivons à proximité de la cavité. Il fait très chaud à midi, nous nous équiperons là-bas. J’en profite pour oublier mes gants.

A 13h nous entrons. Dans le souvenir d’Erwan et les quelques récits de première main glanés de-ci de-là, une longue corde peut faire toute descente, on accroche donc une corde de 100m juste sous l’entrée. Une étroiture et ça descend. on arrive dans la diaclase, le puit commence ici. 45 mètre en colimaçon, très beau puit ! A mi-hauteur un passage remontant et boueux est “protégé” par une rubalise, de là on voit quelques concrétions transparentes et ça semble monter mais nous avons respecté le balisage.

La descente continue, on passe un gigantesque paire de fesse qui aurait plu à Georges Brassens, une grotte callipyge ! pour finir en araignée dans la grande salle. Il reste une petite dizaine de mètre de corde.

Un cheminement nous guide dans des recoins au concrétionnements extraordinaires, plafonds hérissés d’excentriques, spéléothèmes brillants. Ayant visité l’Aven de la Buse il y a peu, Armédia n’est pas beaucoup moins spectaculaire.

Nous filons ensuite vers le bas de la salle, nous glissons dans une petite salle et remontons une coulée de calcite qui devant être bien belle avant d’être découverte. Un corde permet de monter, elle est très abimée. De nombreux goujons dépassent sur le sol en pente glissante, il y a moyen de se faire très mal, la prudence est de mise. Après cette escalade éprouvante on redescend, une autre corde pas jolie est en place, on équipe avec une corde de confiance. On se glisse entre deux très belles draperies et dans une étroiture descendante un peu serrée pour mon gabarit, je me déséquipe. La corde file et moyennant quelques dev on atteint la salle du lac.

Une épaisse couche de boue lourde et collante nous accueille. Le plafond est magnifique et face au lac quelques concrétions d’une blancheur extrême détonnent dans ce grand volume sombre.

La remontée est difficile, ça glisse ! Erwan déséquipe.

Arrivé le premier en haut du puit, j’explore un peu et trouve une suite en face de la sortie (je n’ai rien découvert mais on avait pas de topo). Erwan arrive.

Là se trouve une petite salle concrétionnée dont le plancher s’est effondré. Une galerie part à droite pour devenir un grand et magnifique puit. Nous nous sommes juste approchés du bord, une main-courante le contourne et monte dans la cheminée qui surplombe.

Un peu lessivé nous sortons. Il a plu. J’aide Erwan à extraire le kit qu’il se traine depuis le fond et qui est bien lourd. Fatigués mais heureux, les mains en vrac pour ma part !

Au retour nous avons profité de la présence de la Cèze pour tout nettoyer.

Naufrage à Dargilan

Bon, j’abuse un peu mais quiconque me connait sait que la demi-mesure pas plus que la mesure, ne sont dans mes cordes. Ni dans mes mousquetons… Je m’explique.

14 juillet, bleu blanc rouge, veille de finale de coupe du monde de foot, samedi, Manuella, Patrice, Jean-Pierre et moi filons sur le Causse Noir pour aller DANS le Causse Noir. Nous nous arrêtons au bord d’une superbe doline à quelques centaines de mètres de l’entrée de la très jolie mais très touristique grotte de Dargilan. En fait nous sommes à Dargilan !  Autour de nous moultes pécoles indiquent la présence de bestioles cornues. Un déjeuner vite avalé nous filons vers une très belle entrée, l’aven de Dargilan !

Au bas du premier puit des ossements et des déchets, évidemment.

Nous sommes dans une superbe faille.

Après 4 puits nous arrivons dans une salle un peu plus large que tout ce que nous avons traversé jusqu’ici et qui donne sur un puit de 52 mètres permettant d’atteindre le fond de la cavité à la côte -130. Je compte les mousquifs… On en a pas assez. On remonte.

OK c’est moche, hein ? j’ai préparé, enkitté les cordes, imprimé la topo, rêvé ce trou et comme un gros *** je n’ai pas emmené assez de mousquetons… Je ne recommencerai plus.

Un renard a du bien bien en chier, à -80 il ne reste plus qu’une peau de renard sur un squelette de renard.

Jean-Pierre montre la voie.

Une bière bien fraîche à la brasserie de la Jonte, au bord de l’eau avec un chat nous consolera sur le retour…

Croque la Roquette

Aaaah, la spéléo, ses étroitures, ses puits, ses difficultés… Pas aujourd’hui ! Aujourd’hui c’est dimanche et Isabelle veut découvrir notre activité. Jean-Vincent nous rejoint. Manuella et moi serons les guides.

Du coup il nous faut une cavité cool, sympa, facile… Et hop, direction Conqueyrac et la Roquette. Passons sur la légende selon laquelle Richard Coeur de Lion est passé par là, oublions le Vidourle souterrain et la topo mal orientée, profitons d’une traversée à la portée de nouveaux spéléologues.

On est pas loin de la route, on trouve la fraicheur au fond d’un puit. Equiper le puit est très facile, pas de fractio, pas de piège. Le puit est joli ! 

Les étroitures ne sont pas méchantes mais quand c’est la première fois pas besoin de passer dans un chas d’aiguille, les concrétions sont abiméesmais les volumes sont jolis, pas de difficultés, juste du plaisir.

A la fraicheur de l’intérieur de la planète succède la chaleur du mois de juin, les sourires attestent de la réussite de la sortie. Manuella est une initiatrice de grande patience et nos jeunes peuvent en attester.